En 2017, une équipe a publié un état des lieux des politiques de conflits d’intérêts (COI pour conflicts of interests) au sein des facultés de médecine françaises. L’article a été publié dans PLOS ONE avec pour conclusion dans le résumé : ‘Il s’agit de la première enquête en France examinant les politiques de conflits d’intérêts dans les facultés de médecine. Nous avons trouvé peu de preuves que la protection des étudiants en médecine contre les influences commerciales indues était une priorité, que ce soit par des politiques institutionnelles ou par l’éducation. Et ce, malgré la législation nationale sur la transparence concernant le financement des professionnels de la santé par l’industrie et la limitation des cadeaux. L’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) a demandé que l’on accorde plus d’attention aux informations sur les pays d’origine dans l’enseignement médical ; nos résultats appuient fortement cet appel.’
En novembre 2017, en France, une charte éthique & déontologique des facultés de médecine & d’odontologie a été adoptée par les conférences des doyens. Excellente démarche.

Le 12 avril 2021, le Formindep (une association pour la FORMation médicale continue INDEPendante) a publié son 3e classement des facultés françaises en matière d’indépendance. Qu’en retenir ? J’ai copié quelques phrases de leur site :
- « Le chemin vers l’indépendance est encore long » avait dit le doyen de Lyon Est lors d’une interview au Figaro à la sortie de notre premier classement en 2017. Cela reste vrai aujourd’hui pour que les changements prévus par la charte soient réalisés : sur les 36 facultés de médecine, une seule, Lyon Est, obtient un score au-dessus de la moyenne avec 18 points sur 34 possibles. Viennent ensuite 10 facultés ayant entre 10 et 14 points pour les scores les plus élevés, ce qui correspond globalement aux scores du classement 2018.
- Absence de mesure quasi ou totale pour 6 critères sur 17 (Diffusion de la charte, Déclarations publique d’intérêt des instances de gouvernance d’une part, et des enseignants d’autre part, Transparence des financements, Promotion de la charte dans les autres lieux de formation, Rédaction d’une politique de sanction en cas de manquement, Enseignements pour le 3e cycle hors médecine générale)
Bien sûr, le contexte sanitaire n’a pas favorisé de nouvelles mesures. Néanmoins, même si c’est lent, des progrès existent, et c’est bon signe.