Est-ce que publier des résultats défavorables à un médicament est possible sans prendre de risque ? Le billet du 16 avril 2021 de RetractionWatch décrit la plainte (aux USA) de Pacira Biosciences contre la revue Anesthesiology. La plainte est dirigée contre les auteurs, rédacteurs et la maison d’édition. Des articles ne reconnaissent pas l’efficacité d’un médicament anti-douleur, Exparel (bupivacaine liposome).
Pacira demande la rétractation de 3 articles, d’un podcast et d’un quiz de formation continue, ainsi que 75 000 $. L’un des articles (voir image du titre) en accès libre est une revue systématique avec méta-analyse. Il y a des controverses sur la non-inclusion d’articles sur des recherches financées par Pacira. Je ne sais pas s’ils vont demander la communication des avis des relecteurs.
L’opinion de Richard Smith, ancien rédacteur du BMJ, a été recueillie dans ce billet de RW : « Libel is a poor way to settle scientific disputes. It is an expensive, time-consuming process where victory may not be determined by what is “true” but by who has the deepest pockets and the best lawyers. Scientific disputes are best conducted through debate, not least in the correspondence columns of journals. » Il revient sur quelques menaces anciennes du BMJ. Nous avons décrit aussi les 60 heures d’avocats payées par le BMJ avant de publier les articles sur la fraude de Wakefield (vaccin ROR et autisme).