J’ai évoqué les plagiats en gériatrie, à propos d’un cas à Tours/Toulouse ? J’ai peu d’informations sur la prise de conscience de la communauté scientifique, car le plagiat est une fraude. En médecine, le plagiat ne semble pas être compris comme une fraude. J’ai listé les 10 conséquences du plagiat.
Ne nous arrêtons pas au premier auteur dont j’ai décrit les 7 articles rétractés, mais considérons les maillons d’une chaine :
- le chef de service, Bruno Vellas (Toulouse), doit assumer la responsabilité de ces rétractations ; des chefs de service savent assumer les erreurs de leurs élèves ? La course effrénée à la publication est un sport dangereux ; rappelons-nous le cas de David Lachman en Angleterre, décrit dans The Lancet ; combien de chefs de service en France ont des pratiques semblables à celles du Pr D Raoult qui dans un tweet dit : ‘Les accusations de fraude dont je suis l’objet sur Pubpeer relèvent de la diffamation. Dans ma carrière, un seul de mes 3500 articles a été rétracté ; article pour lequel je n’avais de responsabilité ni dans la conduite des expériences, ni dans la rédaction.’
- est-ce que les jeunes chercheurs en gériatrie se questionnent ? ces rétractations portent atteintes à des co-auteurs et à une bonne équipe de recherche ;
- parmi les 21 co-auteurs de ces articles rétractés (liste ici), aucun ne semble avoir identifié ces fraudes avant publication voire s’être opposé à la publication ; c’est étrange pour des spécialistes du sujet qui, de plus, sont censés avoir lu de près ces 7 articles ! Le plus probable, c’est qu’ils ont signé un peu vite… attirés par l’appât d’une publication… Sont-ils dans la position de ceux qui avouent co-signer sans participer au travail, ni lire des articles ?
- combien de ces 21 signataires ont bien mentionné [article rétracté le…] dans leurs CVs ? tous probablement ! Je suppose qu’aucun n’a enlevé les articles rétractés de leurs CVs, ce qui serait une méconduite. Plus simple : est-ce les 21 co-auteurs sont intègres ou complices ?
- quelles vont être les réactions des revues ayant rétractés ces articles lorsqu’elles recevront des manuscrits de certains de ces 21 chercheurs ?
Des questions que me signalent des correspondants restent sans réponse :
- y aura-t-il d’autres rétractations dans ce cas ?
- de l’argent public a été peut-être dépensé pour ces recherches : faut-il le rembourser aux financeurs ?
- des points SIGAPS ont permis d’allouer des ressources aux établissements de santé : c’est simple de savoir combien d’argent cela représente ; faut-il rétrocéder de l’argent mal acquis ?
- comment le CNU a évalué ce dossier ? une plagiaire fait partie de ce CNU. Je n’ai pas d’arguments pour soupçonner quelques convenances sociales au sein du CNU qui me confirme que tout été bien évalué.
Un commentaire
Permettez-nous de vous réexpédier le message que nous vous avons fait parvenir le 29 juin 2021 à 7h27 en réponse à vos questions et dont il semble que vous n’ayez pas tenu compte dans votre commentaire ci-dessus :
Le Gérontopôle accueille de nombreux jeunes médecins ou scientifiques, Post Doc, français ou étrangers, dans le cadre de leur formation. B…… en a fait partie. Interrogé sur la qualité de son anglais, il avait alors donné toute assurance quant à la probité de la démarche, et à l’absence d’éventuels « copier/coller » d’articles. Faisant confiance à un collègue originaire d’une autre ville universitaire, nous n’avions pas poursuivi plus avant nos investigations, ce que nous regrettons à l’aune des éléments qui nous ont depuis été communiqués.
Des contrôles plus poussés sont dorénavant systématiquement réalisés. Nous assurons de longue date le bon déroulement des études (respect des bonnes pratiques cliniques, des règles éthiques et règlementaires de nos recherches), de leur qualité, des données que nous générons et des analyses que notre équipe réalise. Comme cette approche prévaut aussi pour les revues, elle a donné lieu à renforcement des contrôles, en ajoutant une procédure particulière d’identification du plagiat. Les articles de B…… étaient des articles de revues, sauf un à notre connaissance, où le plagiat a concerné des phrases d’introduction et la discussion.
Enfin, les ressources issues des SIGAPS sont utilisées pour renforcer le fonctionnement général de l’hôpital au service des malades. Nous engageons des programmes de recherche pour améliorer la qualité des soins et l’état de santé de nos patients, et non pour générer des points SIGAPS ou SIGREC, sachant en outre que la rédaction d’articles se fait en général le soir après avoir quitté l’hôpital ou les week-ends et pendant les vacances.