La pandémie à virus SARS-CoV2 a permis toutes les énormités en terme de publication, et la communauté a été passive. Je m’énerve en lisant cet article qui vient d’être très justement retiré de la littérature… un élève de lycée aurait vite compris qu’il s’agissait d’un conte de fées.. proposé par des complotistes !
Effectiveness of ivermectin-based multidrug therapy in severely hypoxic, ambulatory COVID-19 patients
Voici le résumé de l’article… mis en ligne le 9 février 2022…. l’article est nul de nul, du niveau de Gautret et al , article honteux de l’équipe Raoult :
Aims: Ivermectin is a safe, inexpensive and effective early COVID-19 treatment validated in 20+ random, controlled trials. Having developed combination therapies for Helicobacter pylori, the authors present a highly effective COVID-19 therapeutic combination, stemming from clinical observations. Patients & methods: In 24 COVID-19 subjects refusing hospitalization with high-risk features, hypoxia and untreated moderate to severe symptoms averaging 9 days, the authors administered this novel combination of ivermectin, doxycycline, zinc and vitamins D and C. Results & conclusions: All subjects resolved symptoms (in 11 days on average), and oxygen saturation improved in 24 h (87.4% to 93.1%; p = 0.001). There were no hospitalizations or deaths, less than (p < 0.002 or 0.05, respectively) background-matched CDC database controls. Triple combination therapy is safe and effective even when used in outpatients with moderate to severe symptoms.
En pratique 24 malades sans aucune comparaison ont permis d’observer l’évolution naturelle de la COVID-19. Comment des rédacteurs et reviewers peuvent laisser passer cela… à savoir qu’en 11 jours les malades atteints de COVID-19 guérissent et n’ont pas besoin de pilules miracles, mais d’oxygène. Lisez, il y a même l’illusion des statistiques avec des comparaisons farfelues ! Du travail d’artistes qui inquiètent… des complotistes parmi les auteurs… seul manque l’IHU de Marseille pour signer.
La revue s’appelle ‘Future Microbiology‘ de Taylor & Francis et annonce un facteur d’impact de 2,5.
La notice de rétractation ! pourquoi après 2 ans ? Délation possible ?
Voici la notice de rétractation traduite (DeepL amendé), notez qu’elle manque de clarté :
Nous, rédacteur(s) en chef et éditeur de Future Microbiology, avons rétracté l’article suivant : Sabine Hazan, et al. Efficacité d’une polychimiothérapie à base d’ivermectine chez des patients COVID-19 ambulatoires et gravement hypoxiques. Future Microbiology, 2022
Après la publication, des doutes ont été soulevés concernant la méthodologie utilisée dans l’étude, le processus de recrutement des patients et l’analyse des données. Conformément à notre politique, nous avons contacté les auteurs pour leur demander des explications et nous avons fait appel à un évaluateur indépendant. Après avoir examiné tous les documents, nous n’avons pas été en mesure de confirmer l’intégrité de la conception de l’étude et des résultats rapportés. Par conséquent, l’équipe éditoriale n’a plus confiance dans les conclusions rapportées et a décidé de rétracter l’article. Les auteurs cités dans la publication ont été informés. Les auteurs, Sabine Hazan et Robert L Clancy, ne sont pas d’accord avec la rétractation.
………
Où en sommes-nous des rétractations d’articles sur la COVID-19 : du boulot devant nous ?
Deux sites sont utiles :
- RetractionWatch liste presque 500 articles COVID-19 rétractés... ce qui est très peu par rapport aux articles publiés… combien d’articles publiés sur COVID-19 ? Largement plus de 500 000. Mon hypothèse est que quelques centaines, voire milliers de ces articles tiennent la route, donc il faudrait en rétracter 250 000 !!!
- Un site spécifique aux articles de l’IHU de Marseille qui examine le statut de 724 articles ; à ce jour, ce sont 30 articles de D Raoult qui ont été rétractés, mais pas uniquement COVID bien sûr…. Très bon site.
2 commentaires
Vieille antienne, malheureusement éternelle (je rabâche)…
Il faudrait imposer un statut réglementé au métier d’éditeur scientifique – comme pour tous les métiers qui s’arrogent le droit d’exercer une responsabilité sociale majeure.
Un organisme officiel (de type ordinal) devrait avoir pour mission d’attribuer un agrément d’exercice et de veiller à sa déontologie. Tout éditeur non agréé ne serait plus pris en compte par les instances académiques et réglementaires, et perdrait des prérogatives associées à ce statut officiel d’éditeur scientifique. Avant la perte de l’agrément, des sanctions juridiques et financières dissuasives pourraient menacer les éditeurs scientifiques contrevenant aux obligations déontologiques de leur métier.
On peut rêver… non ?
Bien sûr que l’on peut rêver… Et outre les Ordres divers et variés, il faudrait que ce soient des structures solides pour accréditer les revues et les rédacteurs en chef… Rêvons… Qui pourrait faire cela ?
L’IAP InterAcademy Partnerchip qui fédère 159 Académies des sciences mais ce mammouth ne bouge pas vite
L’UNESCO qui s’intéresse un peu à la science ouverte, aux revues prédatrices
Les Sociétés savantes, sur le modèle finlandais de la fédération des sociétés savantes finlandaises, mais il n’existe pas de fédération mondiale des Soc Sav…. https://www.redactionmedicale.fr/2024/12/19320251
OMS mais limité à la santé !
J’ai pensé un temps que COPE pourrait le faire, mais financée par les éditeurs, COPE aurait du mal, alors qu’ils ont réfléchi aux critères..
On est loin de trouver une motivation pour le faire. Faire le ménage va contre trop d’intérêts économiques
Merci pour ces réflexions