Ne jamais abandonner le combat contre les revues prédatrices… mais méfions nous des dérives du système des publications

Points clés

L’ICMJE (International Committee of Medical Journal Editors ou Comité International des Rédacteurs des Journaux Médicaux) a publié un éditorial le 7 janvier 2025 en même temps qu’il a mis à jour ses recommandations (billet à venir). Cet éditorial a été simultanément publié par 14 journaux : Annals of Internal Medicine, The BMJ, Bulletin of the World Health Organization, Deutsches Ärzteblatt (German Medical Journal), JAMA, Journal of Korean Medical Science, The Lancet, La Tunisie Médicale, The National Medical Journal of India, Medwave, Nature Medicine, New England Journal of Medicine, New Zealand Medical Journal, et PLOS Medicine.

Félicitons La Tunisie Médicale qui a publié cet éditorial en langue française, arabe et anglaise.

Ne jamais abandonner la lutte contre les revues prédatrices

tunisie médicaleC’est le message principal, et cet éditorial est simple, bien fait, mais est ‘diplomatiquement correct’. Je vous suggère de lire tranquillement la version française. Je reprends des extraits :

Les revues prédatrices peuvent prétendre qu’elles suivent les bonnes pratiques éditoriales et de publication, mais elles ne procèdent pas à l’évaluation par les pairs et ne remplissent pas des fonctions telles que l’archivage du contenu de la revue, la gestion des conflits d’intérêts potentiels, l’autorisation des corrections et la réponse rapide aux questions des auteurs. Dans certains cas, les articles publiés ne paraissent même jamais, bien que les auteurs aient payé les frais demandés.

Trois parties : Que peuvent faire 1) les auteurs ; 2) les institutions et les organismes de financement ; 3) les rédacteurs en chef et les éditeurs des revues ?

  1. Malheureusement, il n’existe pas actuellement de liste complète et précise des revues prédatrices.
  2. Dans certaines situations, les auteurs soumis à des pressions pour publier peuvent sciemment choisir de publier dans des revues suspectes afin d’augmenter le nombre de publications à l’appui de leur promotion universitaire. Cette stratégie ne serait pas aussi efficace si les comités de promotion universitaire tenaient compte non seulement de la quantité, mais aussi de la qualité des publications et des revues dans lesquelles elles paraissent.
  3. Et la conclusion : Les revues prédatrices ont développé des stratégies pour tirer profit d’un climat qui favorise la croissance des modèles de publication à accès libre et à auteur-payeur. Il est inquiétant de constater qu’en dépit de la sensibilisation à ces entités depuis de nombreuses années, les universitaires continuent d’en être la proie. La protection de la communauté scientifique et du public contre les revues prédatrices nécessite l’action de toutes les parties prenantes.

En pratique, les réactions sont molles !

Les revues prédatrices restent très utilisées par des groupes de chercheurs ayant besoin d’augmenter rapidement le volume des CV, par des complotistes comme par exemple les réseaux D Raoult. La plupart de ces chercheurs sont dans des pays en développement, dans des pays du Moyen-orient, Russie, Iran, Inde, etc…
L’ICMJE ne peut pas prendre des positions contre les revues de piètre qualité…  qui existent dans la plupart des groupes de rédaction : MDPI, Frontiers, Springer, Nature, Wiley, etc… Et portant, ce sont des dérives inadmissibles. L’ICMJE ne peut pas dire que si les revues prédatrices et les revues de piètre qualité existent, c’est que des chercheurs complaisants voire naïfs ont pignon sur rue et que des confrères ne voient rien, n’entendent rien et ne disent rien…
Lien d’intérêt : je suis le traducteur en français des recommandations ICMJE
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