J’ai la chance de participer à cette conférence de 3 jours, UCL, au centre de Londres (University College London), près de Russell Square, et de la British Medical Association, etc… . En 2025, plus de 800 participants (limite fixée par la taille de la salle) de 65 pays. Incroyable… belle communité avec toutes sciences représentées (molles et dures), et beaucoup de collègues venus de très loin. Il y a eu environ 500 propositions de présentations !!!
Deux organisateurs (Center for Open Science, Washington, USA, et RoRI, UK et d’autres sponsors…
Que de chemin depuis les conférences des années 2010 au Royaume Uni, avec un public biomédical et européen. La série des 5 articles du Lancet a marqué l’un des débuts de la métascience… ‘Increasing value, reducing waste‘. Depuis 1994, les anglais (Oxford) ont attiré l’attention sur la très mauvaise qualité de la recherche en médecine. Nous découvrons maintenant que d’autres domaines de recherche ont des difficultés similaires… sans bien quantifier ces problèmes.
Journée très riche terminée par un cocktail à la British Library. Je vous commente les deux plénières.
Plénière du matin : Metascience powered policymaking
Opening keynote: A Year in Metascience
Lord Vallance (UK Minister for Science & Innovation). Très bonne conférence introductive avec un message : il faut introduire des méthodes scientifiques dans les décisions politiques. En 2024, le gouvernement britannique a mis en place UK Metascience Unit et Patrick Vallance a présenté le rapport publié le 30 juin (premier jour de la conférence) et que vous pouvez consulter. Regardez l’executive summary… bonnes réalisations en un an.
Keynote panel:
Magdalena Skipper (Editor-in-Chief, Nature) : les citations sont un mauvais indicateur ; les femmes sont sous représentées en science ; interdisciplinarité et collaboration sont clés ; large teams develop and small teams disrupt ; et surtout ‘trust in science to combat misinformation’.
Sylvia Schwaag Serger (President, Royal Swedish Academy of Engineering Sciences (IVA) & co-author, The Heitor Report) : elle a commenté le rapport européen dont elle est co-auteur « Align Act Accelerate » : ‘This independent expert report provides strategic recommendations on maximising the impact of EU Research and Innovation programmes in the future. It is based on the preliminary findings and data on Horizon Europe and findings and conclusions stemming from the ex-post evaluation of the Horizon 2020 programme, and on other sources. »
Kelvin Mubiana Katukula (NCRST) de Namibie, pays de 3 millions d’habitants dirigé par une femme, ce qu’il trouve excellent. Il pense que métascience est utile pour son pays et n’est pas une science réservée à quelques pays.
Takahiro Ueyama (Special Advisor, Council for Science, Technology and Innovation, Cabinet Office, Government of Japan). Il a travaillé 9 ans dans le gouvernement japonais et a développé deux points : la capacité de recherche décline et les investissements en sciences et technologies sont stables depuis plus de 20 ans.
Sir Peter Gluckman (President, International Science Council & Chair, Science System Advisory Group, New Zealand) : la science est dans un monde très peu sûr… vérité, populisme, climat, désinformation, SDGs, etc… Il a présenté le travail du Center for informed futures et le FRAP EAG report.. Avec quelques commentaires sur les ‘bloody bibliometrics…’ We signed DORA and forgot it. Il a évoqué le Science system advisory group report en New Zealand. Comment la métascience peut assister la décision publique ?
Plénière de l’après-midi : Frontiers of funding: evidence, experiments & reforming assessement
Chair: Katrin Milzow (Co-Director, Swiss National Science Foundation and Co-Chair, RoRI)
Opening keynote: John-Arne Røttingen (CEO, Wellcome Trust — WT). Impressionnant et simple car le WT investit 1,6 milliards £ par an dans la recherche. Il est parti du génome il y a 25 ans (Blair/Clinton) pour terminer en nous proposant de deviner ce que l’on sera dans 25 ans… en listant des découvertes biologiques et l’IA. Entre temps, il a développé trois axes pour le financement de la recherche : Equity (2/3 fiancements pour UK, 1/3 pour pays en développement) ; Evidence (signature de la déclaration de Barcelone, science ouverte, et support de la métascience) ; Engagement with society (dans un environnement de changements géopolitiques).
Keynote panel:
Matt Clancy (Research Fellow, Abundance & Growth, Open Philanthropy). Il a évoqué le retour social sur les investissements en R&D et développé l’exemple de l’initiative du Pop up Journal à ce propos. Projet prévu pour 5 ans et qui commence ; il mérite d’être suivi.
Hanna Denecke (Head of Exploration Funding Team, Volkswagen Foundation). Il s’agit d’une fondation indépendante avec l’objectif de passer de l’intuition à la preuve pour évaluer des projets. Plein de réflexions, d’idées, mais pas de chiffres : partial randomization, lottery, peer review avec les évaluations faites par des porteurs de projets. Il faut réformer les évaluations, etc…
Je suis bref sur les autres, non pas que j’ai dormi, mais tous sont d’accord qu’il faut réformer évaluation et financements des projets, sans donner d’exemples précis avec des chiffres… des idées, pas de données ?
Claire Forsyth (Deputy CEO, Australian Research Council)
Ted Hodapp (Program Director, Gordon & Betty Moore Foundation & Co-Chair RoRI AFIRE Steering Group). AFIRE signifie Accelerator For Innovation & Research Funding Experimentation. Quelques bonnes initiatives qui sont sur leur site, notamment une brochure sur ‘Distributed Peer Review is a model in which applicants to a funding call also serve as reviewers for that call. Each applicant is required to review proposals from other applicants, creating a scalable, reciprocal system of assessment’. Pas de données sur l’expérience qui débute.
Ilan Gur (CEO of ARIA).. Sur le site de ARIA : ARIA is a UK R&D funding agency built to unlock scientific and technological breakthroughs that benefit everyone. Our team is built to think differently. We’ve come to ARIA from start-ups, non-profits, venture capital, and the public sector, united by a shared belief in the power of science to transform society.
