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Le scandale des gros publiants : la vitamine D n’est pas recommandée pour prévenir ou traiter la COVID-19

Points clés

Note ajoutée le 29 juillet en bas de ce billet : arrêtons les essais avec la vitamine D (NEJM)

Les gros publiants saisissent toutes les opportunités pour caser des études et articles : la COVID-19 a été une opportunité. Pirouette-Cacahuète, je vous fais croire que tout marche ! Excellent s’il ne s’agissait pas de malades… Bien que certains préconisent d’arrêter les essais avec la vitamine D, des gériatres français dont le leader est à Angers gaspillent de l’argent pour montrer que la vitamine D marche dans toutes les maladies, sauf le corps au pied (et encore).

Rendons d’abord hommage à la Société Française de Pharmacologie et Thérapeutique (SFPT) pour la mise à jour de ses questions sur la COVID-19. La question 171 a dû être actualisée en juin 2022 pour bien enfoncer le clou et déminer une nouvelle étude française.

Pourquoi cette mise au point de la SFPT ? Parce qu’une fois de plus un article dans une bonne revue, PLOS Medicine, est venu perturber nos collègues. Cet article du 31 mai 2022 est un excellent exemple de spins, de massage de données. Son titre High-dose versus standard-dose vitamin D supplementation in older adults with COVID-19 (COVIT-TRIAL): A multicenter, open-label, randomized controlled superiority trial. Le protocole est accessible sur Clinical Trials, et a été publié dans Trials. Sur Clinical trials, il y a un critère principal de jugement (Number of death of any cause, during the 14 days following the inclusion and intervention), et 21 critères secondaires (vous avez bien lu vingt et un). L’article a été accepté 9 mois après soumission (Received: July 12, 2021; Accepted: April 26, 2022; Published: May 31, 2022).

J’ai eu des commentaires de collègues gériatres, rhumatologues, statisticiens et ils ne sont vraiment pas très convaincus… Ces collègues font la moue, mais restent muets, et je ne peux donner leurs noms. Quelle est la pertinence d’un gain à J14 s’il est perdu à J28 ? Pourquoi comparer deux doses de vitamine D ? Les statistiques ont été remarquablement peaufinées… Bravo.

Est-ce que ce genre de recherche est utile ? Utile pour Mylan qui a fourni la vitamine ? En 2019, j’ai évoqué les gros publiants, en citant quelques cas et en demandant le compte rendu de la CME d’Angers à propos du gros publiant local… Il faudra remettre cela à l’ordre du jour de cette CME. Que faire car des crédits MERRI/SIGAPS sont alloués pour ces recherches !

PS : mis à jour à 20 h 44

PS du 29 juillet 2022 : un éditorial du NEJM (28 juillet) accompagne de nouvelles études négatives sur la vitamine D. Je cite : la supplémentation avec la vitamine D ne prévient pas le cancer, les maladies cardiovasculaires, les chutes n’améliore pas la cognition, ne diminue pas la fibrillation atriale, ne change pas la composition corporelle, ne réduit pas la fréquence des migraines, n’améliore pas le pronostic des AVC, ne réduit pas la DMLA ni les douleurs du genou. Dans l’essai du même numéro du NEJM, la vitamine D ne réduit pas les risques de fractures, contrairement aux attentes. L’éditorial accompagne une étude ancillaire sur 26 000 personnes (> 50 ans pour les hommes, > 55 ans pour les femmes, suivis 5,3 ans). Allez lire les détails et imaginez les économies de santé si on arrête les dosages et les traitements. Des rhumatos et vendeurs de vitamine D ne seront pas d’accord : ont-ils des arguments basés sur des données probantes ?

En 2015, c’est le BMJ qui suggérait d’arrêter les recherches sur la vitamine D.

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7 commentaires

  • Le 13/01/2021 la Revue du Praticien publiait un article  » Effet bénéfique de la vitamine D dans la Covid . Données? et cet article recommandait la supplémentation en Vitamine D de tous les patients atteints de Covid : » Nous proposons de prescrire chez l’adulte, en traitement adjuvant aux protocoles de traitements standards disponibles, une dose de charge de vitamine D dès le diagnostic de Covid-19, par exemple 100 000 UI de vitamine D3 per os(200 000 UI chez les patients obèses et/ou ayant d’autres facteurs de risque de gravité de Covid-19) à renouveler après une semaine.  » Ce texte était signé par de nombreux spécialistes et hospitaliers *Avec le soutien de l’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR), de la Société française d’endocrinologie (SFE), de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), de
    la Société française de pédiatrie (SFP), de la Société française d’endocrinologie et diabétologie pédiatrique (SFEDP), et de la Société francophone de néphrologie dialyse et transplantation (SFNDT) .
    Il y avait un air de déjà vu avec la recommandation de prescrire de l’hydroxychloroquine dans la même indication signée aussi par de nombreux médecins et professeurs d’université

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    • Vos cacahouètes, gardez-les pour un autre sujet.
      In subject with VitD deficiency, its supplementation is able to reduce the risk to develop different viral infections [16]. Furthermore, subjects with low levels of VitD at the time of COVID-19 testing were at higher risk to be positive for COVID-19 compared to those subjects with sufficient VitD status [17].
      Circulating Vitamin D levels status and clinical prognostic indices in COVID-19 patients, 03 March 2021 https://respiratory-research.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12931-021-01666-3

      Répondre
  • Ce qui est scandaleux est que le Pr (LOL) Annweiler soit au contact de patients et d’étudiants
    Son étude est d’une nullité abyssale, et ne nous sert qu’à une chose : apprendre aux étudiants à ne pas produire ce genre de nullités
    Si vous aviez fait vos propres recherches, vous auriez vu que le bon Pr Annweiler à > 18 000 euros de conflits d’intéret avec le fabricant de la vtiamine D…qui fournit les produits pour l’étude. Ce genre de conflits d’intérêt qui usuellement vous fait bondir multiplie par presque 4 le risque que l’étude soit…positive…
    Méthodologiquement, c’est très mauvais. Le choix du critère de jugement principal est sans intérêt. On se fiche d’être vivant à J14 si on est mort pareil à J28. Et l’index de fragilité à 0 couplé aux longs mois de reviewing pue le data dredging à plein nez.
    Il y a 21 critères de jugement secondaire. 21. Sans ajustement pour comparaison multiple. En clair, avec çà on est sûr d’avoir un résultat positif.
    Par contre, il y a 3 événements indésirables graves dans le groupe forte dose. Ca craint non ?
    Faites vos propres recherches mais laissez faire les professionnels sans les insulter. Ils essaient de vous préserver de dangereux garnements comme le Pr Cedric Conflits d’Intérêt Annweiler
    Cette étude n’aurait jamais dû voir le jour, ni acceptée pour publications. Et dire que 73 couillons (pardon, experts) s’y sont mis pour pondre cet immondice

    Répondre
    • Merci pour ces commentaires, et j’ai lu l’article de la Revue du Praticien intitulé ‘Effet bénéfique de la vitamine D dans la Covid : quelles sont les données ?’ Accès libre sur ce lien : https://www.larevuedupraticien.fr/article/effet-benefique-de-la-vitamine-d-dans-la-covid-quelles-sont-les-donnees
      L’aveuglement et surtout la mauvaise connaissance des bonnes méthodologies de recherche de ces auteurs est impressionnante. Supplémenter des personnes carencées OK… mais faire croire insidieusement, sans données probantes, que la vitamine D est utile dans la COVID-19 n’est pas acceptable.
      Cet article de la Revue du Praticien est une rédaction passéiste avec des formulations d’autorité d’experts disant qu’ils savent, sans apporter de preuves scientifiques. Il y a des experts que je connais et qui probablement, en privé, sont pas fiers d’avoir signé. Certains semblent connaître les principes de l’Evidence-Based-Medicine. Des Sociétés savantes ne sont plus les garants du savoir validé.
      Ce qui est drôle, mais inquiétant, c’est qu’il y a 74 auteurs qui déclarent tous répondre à tous les critères suivants : contribution à la conception ou à l’analyse et à l’interprétation des données ; rédaction de l’article ou révision critique et apport intellectuel important ; approbation de la version finale à publier. Où sont les analyses de données ? C’est le chef d’Angers qui suit l’étoile de la vitamine D qui a probablement rédigé l’article (très bonne pub pour Mylan car donner 250 traitements n’est pas un investissement majeur !).
      De qui se moque-t-on ?

      Répondre
    • Peut-être que dans votre CHR qui a eu une surmortalité énorme Covid-19 vous auriez du essayer la vitD?
      Barraud vous n avez aucune expertise scientifique et aucune publication de qualité
      Merci de vous en tenir à votre métier de médecins

      Répondre
  • Ne passez pas à côté de votre sérologie, avant, pendant et après la Covid-19. La Vit.D remboursée sécurité sociale est sans aucune efficacité, préférez-en une autre.

    Répondre
  • Le Pr Annweiler est un escroc qui ne dort surement pas beaucoup.
    55 articles indexés pubmed en 2014
    46 en 2020, 45 en 2021 et déjà 22 en juillet 2022. Quel homme, et en plus il trouve le temps d’être doyen de la faculté de médecine d’Angers !!!

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