Une annonce très ambitieuse par le groupe PLOS en octobre 2024. Deux objectifs : l’article n’est plus seulement un manuscrit simple, et les FTAs (ou APCs) sont un modèle économique à abandonner. Les informations sont :
- sur le blog de PLOS et bien explicitées,
- sur le blog Science ouverte de l’Institut Pasteur.
Je vous suggère de lire ces blogs pour prendre connaissance d’un projet de 18 mois qui semble ambitieux. Ce temps semble court car la résistance au changement nous atteint tous ! Les deux axes sont bien expliqués, et raisonnables.
Why we must go Beyond the Article ?
Il faudrait prendre en compte d’autres informations et ne plus se baser sur un gold standard obsolète. L’article n’est pas le seul produit de la recherche : jeux de données, codes et méthodes, etc… Toute recherche devrait avoir un protocole ! Considérer le peer-review comme une vraie activité académique serait aussi intéressant (ce n’est évidemment pas dans la stratégie de PLOS). Il faudrait que tous les acteurs de la recherche, Universités d’abord, évaluent la recherche sur tous ses produits et non plus le seul article. PLOS seul ne peut y arriver… bien que depuis longtemps, le groupe PLOS, avec d’autres, est le précurseur des ‘data availibility‘. Leur déclaration est détaillée avec de nombreuses page web, non actualisées depuis 2019, et ces intertitres :
Why we must go Beyond the APC ?
Pas besoin de nous convaincre : le modèle économique avec des FTAs nous conduit à des dérives, non seulement avec les revues de piètre qualité, de complaisance et les revues prédatrices, mais aussi par une charge indue sur les payeurs. Deux fondations vont aider PLOS pour prendre en charge les coûts d’un système sans FTAs, et PLOS recherche d’autres partenaires.
Quand des institutions vertueuses comme le Cnrs ou le Fonds national suisse demandent à leurs chercheurs de ne pas payer de FTAs, surtout pour les numéros spéciaux. Ce modèle diamant de PLOS devrait les convaincre… car le groupe a déjà 14 revues, dont PLOS ONE. D’autres universités vont suivre vite.
PS : merci au blog OPEN SCIENCE, Evolutions, enjeux et pratiques. Félicitons TheMetaNews pour avoir évoqué cette initiative.
Un commentaire
Oui, le contrôle éditorial par les pairs (peer-review) doit devenir un véritable métier, c’est à-dire :
1) une discipline comportant un corpus de principes théoriques et pratiques
2) une formation validante conférant un statut
3) une organisation professionnelle dotée de moyens indépendants.
Il est clair que cette fonction est aujourd’hui reconnue comme absolument cruciale, la clé de voûte de tout le système de publication scientifique – donc la crédibilité de la science. Elle devrait être érigée en institution publique, dont le financement incombe aux organismes de recherche (public et privés) à hauteur de leurs souhaits de publication. Elle serait le préalable obligé de toute autorisation de publication dans une revue accréditée.
Bien entendu, cette institution rendrait caduc tout comité de lecture ad hoc et faciliterait l’abandon des FTAs dont la légitimation repose en partie sur la nécessité d’analyser les manuscrits (comme quoi les deux sujets ne me paraissent pas aussi distincts qu’on pourrait le penser).
Bien entendu, la contribution bénévole de lecteurs via une plate-forme de prépublication, de même que l’utilisation d’un outil d’analyse par IA, ne seraient pas inutile pour l’exercice de cette fonction.
Qu’en pensez-vous ?