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Ne pas signaler une méconduite est une méconduite : combien de complices ?

Points clés

Dans un certain nombre de codes d’intégrité scientifique, il est précisé plus ou moins explicitement qu’avoir connaissance d’une méconduite nécessite de la communiquer aux instances compétentes. Ce principe est exprimé différemment selon les codes. Par exemple, dans le guide du Cnrs ‘Pratiquer une recherche intègre et responsable’, il est écrit en page 20, dans les recommandations de l’évaluateur scientifique : ‘il a l’obligation de signaler tout manquement à l’éthique de la personne ou du projet évalué‘.

Sur le site de Transparency International, il y a le Guide pratique à l’usage du lanceur d’alerte, version française de 2017. Il faut protéger les lanceurs d’alerte, et la loi Sapin 2 de décembre 2016 donne ‘Une définition large du lanceur d’alerte (qui n’est plus limitée au cadre du travail) incluant le signalement ou la révélation d’« une menace ou un préjudice graves pour l’intérêt général », à l’exception des secrets de la défense nationale, médical ou des relations avocat-client.’

En clair : ‘Ne pas signaler une méconduite scientifique est une méconduite’

Plusieurs groupes de chercheurs ont alerté sur des méconduites de la part de l’IHU de Marseille qui insulte, diffame des chercheurs, et actuellement Elisabeth Bik et Boris Barbour sont inquiétés (nous y passons tous, et ils ne sont pas seuls). Avec E Bik, j’ai participé à l’émission ‘La face cachée de DR‘ en avril 2021. Accueillons avec joie les initiatives de ceux qui osent signer des lettres, et diffusons ces informations :

  • open letterUn groupe international fédéré par Lonni Besançon a déposé un preprint sur un serveur de OSF (merci Brian Nosek) une lettre ouverte (image ci-contre). Cette lettre a été signée par de nombreux collègues du milieu académique, et les signatures ont été contrôlées ; il s’agit de protéger les lanceurs d’alerte ;
  • L’association Citize4Science a lancé une pétition qui recueille des signatures de chercheurs et de citoyens : ‘Faire cesser le harcèlement sur les porteurs de la parole et de l’intégrité scientifiques’ ; il s’agit de protéger D Costagliola, K Lacombe, N Peiffer-Smadja, E Bik, … et surtout d’interpeller les complices…
  • Le Monde, sous la plume de David Larousserie, publie le 18 mai 2021 un article : ‘Bras de fer judiciaire entre Didier Raoult et une spécialiste de l’intégrité scientifique‘, avec pour sous-titre : L’infectiologue marseillais et un de ses lieutenants portent plainte pour « harcèlement, tentative de chantage et d’extorsion » contre la biologiste Elisabeth Bik, qui s’est interrogée sur plusieurs de leurs travaux sur le site PubPeer. Cet article mentionne que 240 articles de DR ont eu des commentaires sur PubPeer… belle performance. L’IHU n’apporte pas des données pour répondre, pratique habituelle de la plupart des chercheurs. L’article se termine ainsi : ‘« C’est un peu une honte pour la France que des professeurs puissent m’accuser pendant des mois sans que leurs institutions n’interviennent. Leur attitude abîme aussi la science », conclut Elisabeth Bik. Contactée, Aix-Marseille Université « ne souhaite pas communiquer et médiatiser ce sujet ».’

Tout ceci est regrettable, car les discussions scientifiques sont normales mais ne devraient pas se dérouler ainsi. Pourquoi l’IHU, au lieu d’apporter des données scientifiques probantes, préfère-t-il attaquer tous ceux qui commentent leurs déclarations sans fondements ? Parce qu’il y a beaucoup de complices, beaucoup trop de complices, à commencer par les institutions, organismes qui financent et qui sont cités ou remerciés dans les publications, sans oublier la gouvernance de l’IHU. Il ne doit exister ni référents intégrité, ni commissions de déontologie, ni responsables dans toutes ces instances….

Des comportements inadmissibles de E Chabrière ont été signalés par des médias anglais. J’ai remarqué dans un article de Slate de mai 2021 une citation reprise en haut de ce billet.

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3 commentaires

  • Et que penser de la chasse au cholesterol….n y aurait il pas du ménage à faire? Chez tout ceux qui préconisent les prescriptions d hypocholesterolemiants bien sûr..

    Répondre
  • Infirmier retraité mais toujours en activité (depuis plus de 36 ans) je tenais à vous remercier pour votre site, salutaire, il y a un combat à mener contre la désinformation et l’obscurantisme à l’œuvre dans notre société, jusque dans nos milieux professionnels, ce qui ne lasse pas d’inquiéter…!

    Répondre
  • Il faut communiquer les cas aux « instances », mais les instances ne font rien… (quand elles ne sont pas elles-mêmes dirigées par des personnes coupables de mauvaise conduite scientifique !)
    Alors que faire ? Les porter sur la place publique, dans des articles, des blogs, des éditoriaux, des tribunes, etc. ?
    Cela me rappelle, hélas, l’école primaire : « M’sieur, y fait qu’à copier ! » Mais le moyen d’échapper à ce dilemme ?

    Répondre

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